L’histoire de la médicine traditionnelle chinoise est très ancienne. On considère, en effet, que, dès le XXI siècle avant J.-C., des connaissances empiriques sur la pathologie et la thérapeutique ont été accumulées dans les sociétés chinoises primitives. Ce savoir va s’approfondir et se perfectionner jusqu’au V siècle avant J.-C. L’époque des Printemps et des Automnes (722-481 avant J.-C.) correspond à la fin de la phase de développement strictement empirique de la MTC et au début de la transformation en un système médical cohérent. L’époque des Royaumes Combattants (453-221 avant J.-C.) est une période clef durant laquelle la médecine chinoise devient une « médecine savante » à part entière. La plupart des concepts théoriques et des fondements dialectiques sont élaborés à cette époque. Mais c’est dans la philosophie que ce système médical naissant trouve réellement ses fondements, plus particulièrement dans les théories de l’ « Energie vitale » et du « Yin/Yang et 5 Mouvements ». Grâce à l’application de ce mode de représentation et de codification de l’univers et de ses phénomènes, la médecine chinoise acquiert toute sa cohérence interne. Ainsi, « Le Classique de l’interne de l’Empereur jaune » (Huang Di Nei Jing), ouvrage médical écrit il y a env. 2’500 ans, constitue le premier texte de médecine chinoise où sont exprimés, sous forme de dialogue entre l’Empereur Jaune et son médecin, les principes fondamentaux qui donnent encore aujourd’hui à la médecine chinoise toute son efficacité aussi bien sur le plan du diagnostic des maladies que sur le plan de la prévention et du traitement de celles-ci.
Au fil des siècles et du passage successif d’une dynastie à une autre, la médecine chinoise s’est enrichie du travail scientifique de plusieurs médecins. Ceux-ci, confrontés à l’apparition de nouvelles maladies, ont perfectionné, en s’appuyant sur les anciens écrits, la materia medica existante et, grâce aux découvertes faites, ont élaboré de nouvelles procédures de soins dans l’art thérapeutique. Le corpus des œuvres médicales chinoises comprend plusieurs centaines de textes de références. Parmi ceux-ci, les textes anciens constituent encore aujourd’hui la base indispensable pour l’étude et l’apprentissage de cet art médical plusieurs fois millénaire.
Aujourd’hui, la MTC est enseignée au niveau universitaire dans les plus importantes villes de Chine et est pratiquée couramment dans les hôpitaux en complète synergie avec les techniques thérapeutiques propres à la médecine occidentale.
Elle continue à faire l’objet de recherches qui ne cessent d’enrichir ses bases théoriques et cliniques déjà largement expérimentées.